Filière Le Covid-19 provoque des retards d’enlèvement des porcs
La baisse d’activité de l’abattoir de Kermené à cause du coronavirus a de lourdes conséquences dans les élevages.
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Malgré la reprise progressive des abattages, la situation est tendue dans les élevages avec des départs de lots qui sont reportés chez de nombreux producteurs. « La fluidité n’était déjà pas bonne depuis le confinement et l’arrêt de la restauration collective auxquels se sont ajoutés des jours fériés. L’arrêt de l’abattoir de Kermené n’a fait qu’aggraver la situation », se désole un éleveur.
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L’activité de découpe touchée à Kermené
Suite de la découverte de six cas de Covid-19 dans l’abattoir situé à Saint-Jacut-du-Mené (Côtes-d’Armor) le 15 mai, deux séries de tests vont révéler 109 cas positifs. Les cas contacts sont également confinés. C’est l’activité de découpe qui est concernée. L’outil a fonctionné à 50 % lors de la semaine 21. Après s’être arrêté deux jours la semaine dernière, il a progressivement repris son activité.
Même si personne ne remet en cause les mesures sanitaires mises en œuvre dans l’abattoir, les conséquences sont lourdes pour les éleveurs. Ils doivent garder des animaux, alors qu’ils travaillent d’ordinaire à flux tendu, enchaînant les lots. Les groupements de producteurs s’organisent donc pour contacter ces derniers et trouver de la place en urgence.
« C’est la double peine pour les éleveurs, dénonce François Valy, président de la Fédération nationale porcine (FNP, branche spécialisée porc de la FNSEA). Il faut continuer à nourrir les animaux. S’ils sont trop lourds à leur départ, ils seront déclassés par rapport à la grille de paiement. Or, le prix du porc est redescendu à son coût de revient depuis un mois. » Les producteurs craignent aussi les coups de chaleur et une dégradation de la situation sanitaire.
Dégager des volumes
« L’urgence est de trouver des solutions pour dégager des volumes », affirme François Valy. Il estime que le cumul des retards liés aux jours fériés et à la fermeture des abattoirs de Kermené et Tradival (Loiret) représente 180 000 porcs.
« Il faut absolument retrouver la capacité d’abattage de 400 000 porcs par semaine dans la zone Uniporc. Elle serait descendue entre 340 000 et 350 000 porcs. À Kermené, on pourrait abattre et stocker en chambre froide ou dégager des volumes hors consommation humaine (petfood). »
Les éleveurs attendent un soutien des pouvoirs publics. Une réunion devait se tenir à la préfecture de région mardi après-midi.
Isabelle Lejas
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